Le rituel est consommé. J’y retourne mais c’est du
réchauffé.
La fermeture ! Voila bien un élément qui compte dans
mon calendrier. Ce n’est d’ailleurs pas en mon honneur. La pêche est fermée et
tu délaisseras tes rivières ? Finalement, ce n’est que ça la pêche ?
Attraper du poisson, attraper, relâcher… jusqu’à l’écoeurement, attraper,
relâcher. Bien sur, il y a les contraintes de la vie, les activités sérieuses.
– Quoi, ce n’est pas sérieux la pêche ?
Les siens que je laisse si souvent pour attraper, relâcher…
Et toute cette eau qui coule, toute cette vie qui se
déroule. Ce calme retrouvé autour des rivières. Pourquoi, à l’instant où
j’écris ces lignes en suis-je si éloigné. Il fait nuit là bas. Les brumes
déroulent leurs nappes. Seuls pêchent les hérons. Beaucoup plus sages :
ils ne parlent pas. Ils laissent parfois
échapper un cri qui, en se perdant dans les corniches me ferait frissonner. Il
fait froid et ce serait bon d’écouter et regarder, seul, cet encre nocturne.
Si, finalement c’était cela la vraie saison ?
Tenez, vous souvenez vous de ce récit classé dans les news
d’un célèbre site ? C’est révélateur : la machine à prendre, à
relâcher. Tiens cette fois là, j’y avais bien cru pourtant à ce poisson. Tu
parles d’une aubaine. Le Doubs, gonflé, limite en cru. Il fallait vraiment y
croire. Et voilà notre drôle à la suite d’un poisson l’entraînant plein aval.
Un poisson qui sonde, tire sans fléchir jusqu’à une grande fosse plusieurs
dizaines de mètres plus loin. Quel spectacle… Enfin, une grande truite
« bête », coup de chance total que j’aurais fait passer pour un coup
de maître. En fait de truite, un pauvre bel ombre tout en forme et bien surpris
d’être attrapé à la jonction de son bel étendard. Ah, ça ne m’a pas plus ce
coup là !! Tu parles d’un acrobate… Le pêcheur est un drôle d’être. Je
suis loin d’être sage. Relisez cette news si révélatrice. Le mensonge du
pêcheur est flagrant. Un ombre honteusement accroché qui devient un fait
d’arme…
Un jour peut être ma saison sera inversée et je partirai,
seul au bord de l’eau, sans canne, ni mouches.
Je respirerai seulement l’air de la rivière. Un jour, peut être,
serais-je sage…
Des sages!!
Bonjour,
En effet, ce blog n’est plus mis à jour… et cela faisait bien longtemps que je ne l’ai plus ouvert. Le hasard fait que votre message me parvient à temps.
Pouvez-vous me laisser votre mail ce sera plus simple afin de communiquer?
Bonjour,
votre blog semble ne plus être mis à jour depuis un moment, j’espère donc que ce message vous parviendra. En fait, je me permets de vous écrire car je suis à la recherche de « traces » de la vie de Robert que vous avez semble-t-il bien connu.
Je suis sa nièce, et la vie nous a tristement séparés. je l’ai recherché il y a un peu plus d’un an et j’ai appris son décès. ça a été un grand choc pour moi. Je suis triste et en colère, pour ces moment que nous n’avons pas vécu. Je ne souhaite pas reprendre contact avec Gabrielle car les relations avec elle sont compliquées.
Alors peut-être pourrez-vous me parler un peu de lui, me montrer des peintures, des dessins. Car les délicieux moments que nous avons vécu ensemble remontent à très très loin. Il ne me reste qu’une photo de nous deux et de grands moments de tendresse pour souvenir.
J’espère que vous pourrez m’aider un peu…
Merci.
Lise
Merci Nico pour ton point de vue… éclairé. Il y a des moments où, à la pêche, on refuse la réalité! Oui, comme tu l’écris si bien, ce moment où tout bascule, je m’en souviens bien!! Une réalité impossible à accepter! 🙂 C’était bien mon rêve qui continuait et que je projettais quitte à y croire encore. Comme tu le dis, ce jour là, les eaux du Doubs étaient bien troubles… @+
Ce qui est intéressant, c’est la seconde ou tu comprends que ce poisson – forcément monstrueux – qui est parti en sondant si vite et si fort vers la fosse en aval, n’est pas la truite de tes rêves mais un ombre banal qui s’est stupidement agraphé par le dos alors que personne ne lui demandait rien.
C’est cette seconde ou tout bascule : le possible exploit devient banal, le poisson mythique part en fumée. La magie de la pêche réside dans l’invisible.
« Mentir » aux autres pêcheurs en feignant de n’avoir pas vu que ce qui aurait pu être n’était qu’un songe, et leur servir l’histoire de la grande truite qui part rageusement vers l’aval et se décroche, ca participe à notre passion collective. Ca ajoute du mystère pour chacun, et renforce l’espoir de chacun de rencontrer ce poisson incroyable dont nous rêvons tous.
Vive la pêche en eaux troubles, où les ombres piqués par le dos, les barbeaux agrippés par la moustache ou les chevesnes ventrus peuvent, un instant, faire rêver à …
:-*)
non seulement tu ne l’a pas fait exprés mais de plus tu est deçu par ta prise que tu voulais noble.
je pense que c’est ça la sagesse ,tu fait preuve de loyauté envers ton adversaire.
ne change pas.
De toute façon loi ou pas, je remets à l’eau… -))
Merci à Marko qui a conservé le secret jusque là!! Lol
Faute avouée est à demi pardonnée. Tu l’as pas fait exprès de le prendre par le dos ce pauvre poisson. Et comme la loi t’y obligeait, tu l’as remis à l’eau.
Le reste, c’est de la littérature. Et de ce coté là, tu es doué ;-))