NOTES…

Cela n’aura échappé à personne : je pêche à la mouche
artificielle. Je pêche… C’est devenu une nécessité vitale, un prolongement de
ma personne. Je pêche les pieds dans l’eau, du bord et… dans ma tête. Je
passerai sur les raisons de cet entêtement pour me concentrer sur cette mouche
artificielle parfois cadet de nos préoccupations.

Cela fait déjà bien longtemps que la mouche m’a rattrapé. Au
départ par nécessité, désormais par plaisir, je m’adonne à l’art contingent du
montage. Cette casuistique m’amène de longues heures à manipuler les matériaux
les plus divers et variés que je relie dans une partie de pêche mentale pour
aboutir à la confection d’un leurre. C’est une alchimie.

La confection d’une mouche artificielle, terme évidemment
générique, donne toute la profondeur de notre pêche. Le but est évidemment, de
tromper un poisson convoité par l’imitation d’un insecte particulier, d’une
silhouette, d’une manière d’accrocher la lumière pour exprimer la vie, d’une
emprunte abstraite soit, une simulation de vie. Le monteur de mouche
artificielle est un Chaman.

Le principe de l’imitation est capital dans notre pêche et
notre rapport au poisson. Il offre à la fois la distance avec le poisson et la nécessité
de la compréhension intime de son milieu. C’est bien souvent sur ce point là
que le dialogue avec les adeptes des pêches « naturelles » échoppera.
Le principe est profondément et radicalement différent. Ce n’est pas un hasard
que ce soit des pêcheurs à la mouche qui ont initiés le mouvement « catch
and release ».

Mais revenons en à nos mouches artificielles. Une bonne
mouche est une mouche de pêche. C’est là que cela devient compliqué, que les
théories ont remplacés les diktats et continuent d’user l’encre. Personnellement,
je pense avoir une idée sur ce point qui me vient du contact archaïque forgé de
bon sens de nos anciens : point n’est besoin de matériaux compliqués, de
formules alchimiques. La bonne mouche est économe et simple. Elle est en
général constituée des matériaux de base
vivant tel l’irremplaçable cul de canard, la plume de paonne, le lièvre, et
quelques fibres de Pardo corrézien ou du Léon. A ces matériaux naturels seront
parcimonieusement insérés les brills, flashs et spectraflashs et autres
matériaux offerts par la chimie. L’ensemble sera équilibré avec point de trop
de matières.

La mouche artificielle est affaire de créateurs. Elle est un
condensée d’énergie créatrice, de vie et de plaisir. Peut être la truite est-elle
sensible à cette énergie. Je me risquerai bien à théoriser sur ce point que je
n’ai jamais vu développé…

4 commentaires.

  1. Une alchimie parfaite entre le texte et les clichés, de superbes réalisations…
    Ca me donne envie de me mettre à l’étau !

  2. Un superbe reportage sur ta passion et de tres belles photos 😉

  3. Je savais déjà que tu avais pris la mouche et c’est le bon comportement !! La « mouche attitude »!! Bravo pour tes montages, ils sont top, de petits bijoux, je comprends que les poissons craquent !!

  4. bravo Pierrick,
    Voici là une bien belle présentation de tes mouches.
    De beaux modèles, sobres et réalisés avec soin qui j’en suis sur doivent également bien plaire aux poissons. 😉

Commentaires clos.